Le cygne
Le vierge, le vivace
et le bel aujourd’hui
Va-t-il nous déchirer
avec un coup d’aile ivre
Ce lac dur oublié
que hante sous le givre
Le transparent glacier
des vols qui n’ont pas fui!
Un cygne d’autrefois
se souvient que c’est lui
Magnifique mais
qui sans espoir se délivre
Pour n’avoir pas chanté
la région où vivre
Quand du stérile hiver
a resplendi l’ennui.
Tout son col secouera
cette blanche agonie
Par l’espace infligée
à l’oiseau qui le nie,
Mais non l’horreur du sol
où le plumage est pris.
Fantôme qu’à ce lieu
son pur éclat assigne,
Il s’immobilise
au songe froid de mépris
Que vêt parmi
l’exil inutile le Cygne
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